Mes amis,

Depuis pratiquement deux ans, nos habitudes de vie, nos comportements, nos relations aux autres ont fait l’objet d’incroyables transformations. Qui se serait imaginé contraint de se signer à lui-même une autorisation pour sortir de chez lui ? Qui aurait imaginé les rues de nos cités rendues à la vie d’animaux sauvages s’y promenant tranquillement dans un silence irréel ? Qui aurait pu croire que la planète entière serait paralysée par l’action d’un minuscule virus ? Cette brutale transformation de notre quotidien a considérablement favorisé le développement exponentiel des réseaux dit « sociaux », seuls bénéficiaires apparents de cette brutale rupture de communication physique entre les gens.

Et pourtant, chacun sait au fond de lui combien ces réseaux sociaux sont un leurre. Ils nous coupent de l’ensemble de la communauté réelle des hommes pour recréer un monde à notre main, un monde virtuel (et déconnecté de notre propre vie), un monde de « contacts » cooptés et autoproclamés « amis ». Pourquoi pas ? Nous avons pu pendant ces derniers temps troublés, nous y refugier pour prendre l’espace et le temps de nous reconstruire à l’abri d’un réel trop souvent démoralisant, potentiellement agressif et passablement inégalitaire. En cette période électorale, où tout peut devenir rapidement démobilisateur, Voltaire nous inciterait, une fois encore, à cultiver notre jardin et cette exhortation n’a pas pris une ride, même à notre époque contemporaine.

Et bien sûr, à l’heure où les mensonges électoraux saturent notre cadre de vie, il est rassurant de pouvoir se replier sur soi-même, sur son jardin, sur sa famille, sur son nombril. Il est sécurisant de disposer d’un espace virtuel protégé, de jouir d’un cocon « doudou ».

Mais, comme le dit justement Marcel Gauchet, « le bonheur de résignation » ne peut qu’être passager. Une fois requinqué, une fois régénéré, une fois réconforté, reprenons notre quête de perceptions et retrouvons notre sens de la vie réelle. Retissons les indispensables et véritables liens, par le retour à l’autre, par une poignée de main solide, par une main qui effleure une épaule en guise d’approbation et de soutien complice. Retrouvons le goût du contact, la richesse de l’échange, le désir de partage et profitons pleinement des plaisirs recréés, retrouvés, réciproques.

En 2022, laissons loin derrière nous les surréalistes années 2020 et 2021 et tournons-nous résolument vers la recherche des sensations libératrices procurées par nos activités au sein de nos clubs Sports Pour Tous.

Qu’importe la 35° dose et la 68° vague de virus, retournons vivre ensemble et surtout, retournons faire vivre nos associations et nos espaces de pratique, même si cela implique quelques contraintes comme « les gestes barrières ».

C’est ce bonheur vrai que je souhaite à chacune et à chacun de vous pour cette année toute neuve qui démarre !!!

Bernard GUSTAU